L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire et l’ensemble des syndicats de salariés ont signé un accord pour « agir pour l’emploi des personnes en situation de handicap dans l’économie sociale et solidaire (ESS).
De l’aide à domicile aux régies de quartier et de territoire ; des ateliers et chantiers d’insertion au tourisme social et familial ; de la Croix Rouge française au spectacle vivant, 16 branches professionnelles et secteurs d’activités sont concernés par un accord-cadre sur l’emploi de personnes en situation de handicap signé par l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) qui fédère 24 groupements et syndicats d’employeurs (associations, mutuelles, coopératives) et l’ensemble des syndicats (CFDT, CFE-CGC, FO, CFTC et CGT). Une unanimité rare !
Plus d’un million de salariés
L’ESS représente 60 000 structures et plus d’un million de salariés.
Cet accord-cadre n’est pas exécutoire, il indique les orientations et objectifs partagés que les branches et les entreprises devront négocier à leur tour au sein d’accords opposables.
Il s’agit, notamment, de prévoir :
- La sensibilisation, l’information et la formation des employeurs et des salariés de l’ESS à la thématique du handicap ;
- L’amélioration de la formation continue des travailleurs en situation de handicap ;
- L’amélioration de la connaissance des métiers, besoins et offres d’emploi de l’ESS en direction des personnes en situation de handicap ;
- D’accompagner l’accueil des salariés en situation de handicap nouvellement embauchés et la reprise de fonctions de salariés devenus handicapés ;
Un guide pratique
Le texte, qui donne le cap, a été diffusé lors d’une matinée d’échanges organisée le 7 mars par l’Udes sur la thématique « Agir pour l’emploi des personnes en situation de handicap dans l’ESS », en partenariat avec la Macif et l’Ocirp. Son président Hugues Vidor a souligné que s’il s’agit d’une obligation légale, « l’enjeu est aussi et avant tout de répondre à un engagement sociétal en faveur de la diversité, de l’égalité des chances et de la lutte contre les discriminations ».
En ouverture, Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées a abordé l’après-loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 qui a réformé l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH). Prévu par l’accord-cadre pour lever les freins à l’embauche, un guide opérationnel a été présenté officiellement avant sa diffusion aux 60 000 entreprises sociales et solidaires y compris celles de moins de 20 salariés, la majorité. Il s’emploie à combattre les clichés et stéréotypes : par exemple, huit handicaps sur 10 sont invisibles et 85% des handicaps surviennent à l’âge adulte en lien avec des accidents, des maladies…
Organisé autour de 13 fiches d’action, ce guide vise à donner les principaux repères pour « accompagner le passage à l’action et/ou soutenir les actions déjà engagées ». Actuellement, environ 350 000 salariés travaillent dans des structures de plus de 20 salariés et sur les 16 branches ou secteurs d’activité de l’ESS :
- trois dépassent le taux d’emploi légal de 6% ;
- six « l’atteignent quasiment » (entre 5 et 6%) ;
- quatre dépassent le taux moyen national du privé (4,2%)
- trois sont en-dessous.
L’accord-cadre a pour originalité de mettre en place les critères d’évaluation qui permettront son suivi. «Il ouvre le chantier », et « n’est pas une fin en soi mais un début », ont déclaré plusieurs signataires.